Des émissions d'au moins 1,2 million de tonnes de CO2 et un coût de 4,5 milliards d'euros pour 600 000 ménages flamands.
« Remplacer un combustible fossile par un autre dénote un manque total de vision à long terme ». C'est ce qu'affirme Informazout, le centre d’information en matière de chauffage aux combustibles liquides, en réaction au décret présenté par les partis de la majorité flamande. Ce décret vise à interdire le remplacement ou l'installation de chaudières au mazout à partir de 2022 une fois que le raccordement au gaz naturel sera possible dans la rue. Cette interdiction s'inscrit dans le cadre du plan flamand Énergie-Climat, dont l’ambition est de réduire les émissions de CO2 dans les bâtiments (non) résidentiels.
« Dès l'annonce de cette nouvelle, nous avons été inondés de mails et d’appels de consommateurs inquiets. Nous parlons de 600 000 familles flamandes qui sont totalement désemparées », déclare Willem Voets, directeur général d'Informazout. Selon M. Voets, l'interdiction ne contribuera pas à une réduction des émissions de CO2. Bien au contraire. Au moins 1,2 million de tonnes d'émissions de CO2 ne seront pas économisées chaque année en Flandre en raison de la procrastination très compréhensible de centaines de milliers de propriétaires d'installations au mazout. En outre, le décret pousse les Flamands à engager des frais inutiles dans leur dernière installation au gaz, puisque cette technologie de chauffage sera également mise au rebut d'ici quelques années.
Depuis un certain temps, Informazout préconise une approche technologiquement neutre, dans laquelle chaque technologie a la possibilité de proposer sa propre solution pour réduire les émissions de CO2. Willem Voets est déjà convaincu que de telles solutions existent pour les propriétaires d'une installation au mazout : « Les installations au mazout actuelles peuvent parfaitement contribuer à une réduction des émissions de CO2. Lorsque les propriétaires remplacent dans un premier temps leurs vieilles chaudières au mazout par une nouvelle installation à haut rendement, on constate déjà une réduction de 30 % des émissions de CO2. En outre, ces nouvelles chaudières à haut rendement peuvent se combiner parfaitement avec des énergies renouvelables telles qu'un chauffe-eau solaire et une pompe à chaleur. Là encore, cela permet de réduire de 45 % les émissions de CO2. Sans oublier les combustibles liquides renouvelables qui pourront jouer un rôle important à l'avenir. Ces combustibles liquides pauvres en carbone peuvent s’utiliser dans les chaudières actuelles sans coûts d'installation supplémentaires et permettent de réduire les émissions de CO2 jusqu’à 90 % ». Une grosse occasion manquée donc selon Informazout.
Enfin, le décret s’attaque directement au portefeuille des Flamands : « Le passage d'une installation au mazout à un raccordement au gaz coûte environ 7 500 euros par ménage, et ce, pour une solution temporaire. En effet, l’abandon progressif du gaz naturel sera planifié d’ici peu et ces ménages devront à nouveau mettre la main à la poche. Étant donné les temps économiques difficiles auxquels de nombreux Flamands seront confrontés après cette période de coronavirus, il est donc tout à fait logique qu'ils optent pour quelques aménagements sommaires qui leur donneront la tranquillité d'esprit pendant 10 ans encore pour seulement 1 000 euros », conclut Voets.